jeudi 18 mai 2006
Un autre monde (1)
Mardi soir, Armani Caffe. Jérome s'emmèle les pinceaux et me laisse seul à diner chez Armani. Heureusement, c'était délicieux. Et seul, j'écoute forcément les discussions d'à coté. Comme c'est amusant, je vous les retranscris :
A gauche, un couple, la cinquantaine, elle, bienveillante, genre "j'attache de l'importance à ce que pensent les autres", lui, du bide, tentative de look trentenaire à peu près réussie, qui balance :
- 3 millions et 4 millions et demi, plus l'autre appartement, on arrive à 12 millions, c'est faisable
Elle répond :
- Oui mais bon, y'a pas de piscine
Ca s'est arrêté là, et ils ont repris, comme la plupart des vieux couples, les longs moments de silence que seuls le serveur ou une question bien mûrie rompaient, question du type "tu prends un café" alors qu'ils savent parfaitement que l'autre en prend un, on sait ce genre de truc après 20 ou 30 de vie commune, non ? mais comme une partition où on s'attend bien à repartir sur une double croche après une demi-pause.
Je me suis longuement demandé, vu leur âge, s'ils parlaient en francs ou en euros... comme la dernière fois, où ceux d'à coté, en repas de famille, avaient parlé de revendre deux ou trois supermarchés. Je me dis qu'on y parle vraiment beaucoup d'argent, enfin, on y parle beaucoup de beaucoup d'argent...
A droite, entre vingt-cinq et trente, la blonde et la brune, ni moches, ni belles, quelconques dans le physique qui entraîne ce réflexe de se la péter : Monaco, Cannes, la côte quoi, lesbiennes ou bi, je ne saurais pas, mais à tour de rôle, ça semblait être ça, sous-entendus de coke, lubrifiants, boulots dans la presse fashion, genre, je parle de mecs, de la qualité du grain du papier (top top top tu vois), du squelette magazine, re-de mecs, inintéressant au possible, et une petite coupe de champ ? allez, soyons folles...
- Ah, non, j'en ai trop bu hier
Et aussi :
- Et après-demain, j'ai un rendez-vous l'après-midi pour faire du shopping avec elle !
- Ah ouais, la galère, tu vois j'suis son assistante de shopping !
Et puis ça, que j'aime bien :
- Ouais, j'en ai marre des boat partys !
- Cannes, c'est toujours pareil...
Et trente secondes après :
- Et Mathieu, il sait qu'elle le trompe avec Elle ?
- Non, mais elle fait ça parce qu'elle sait que lui le trompe avec son amant
- Ah ouais, moi, j'interviens plus entre les deux !
Inintéressantes mais surtout bruyantes comme du jacassement continu pour enchérir sur ce que disait l'autre. A l'inverse, dans le discret, j'ai aussi vu Adjani et ses lunettes qui, même au restaurant, cherche a sortir par la porte de service avant de se raviser...
C'est un autre monde, définitivement.
A gauche, un couple, la cinquantaine, elle, bienveillante, genre "j'attache de l'importance à ce que pensent les autres", lui, du bide, tentative de look trentenaire à peu près réussie, qui balance :
- 3 millions et 4 millions et demi, plus l'autre appartement, on arrive à 12 millions, c'est faisable
Elle répond :
- Oui mais bon, y'a pas de piscine
Ca s'est arrêté là, et ils ont repris, comme la plupart des vieux couples, les longs moments de silence que seuls le serveur ou une question bien mûrie rompaient, question du type "tu prends un café" alors qu'ils savent parfaitement que l'autre en prend un, on sait ce genre de truc après 20 ou 30 de vie commune, non ? mais comme une partition où on s'attend bien à repartir sur une double croche après une demi-pause.
Je me suis longuement demandé, vu leur âge, s'ils parlaient en francs ou en euros... comme la dernière fois, où ceux d'à coté, en repas de famille, avaient parlé de revendre deux ou trois supermarchés. Je me dis qu'on y parle vraiment beaucoup d'argent, enfin, on y parle beaucoup de beaucoup d'argent...
A droite, entre vingt-cinq et trente, la blonde et la brune, ni moches, ni belles, quelconques dans le physique qui entraîne ce réflexe de se la péter : Monaco, Cannes, la côte quoi, lesbiennes ou bi, je ne saurais pas, mais à tour de rôle, ça semblait être ça, sous-entendus de coke, lubrifiants, boulots dans la presse fashion, genre, je parle de mecs, de la qualité du grain du papier (top top top tu vois), du squelette magazine, re-de mecs, inintéressant au possible, et une petite coupe de champ ? allez, soyons folles...
- Ah, non, j'en ai trop bu hier
Et aussi :
- Et après-demain, j'ai un rendez-vous l'après-midi pour faire du shopping avec elle !
- Ah ouais, la galère, tu vois j'suis son assistante de shopping !
Et puis ça, que j'aime bien :
- Ouais, j'en ai marre des boat partys !
- Cannes, c'est toujours pareil...
Et trente secondes après :
- Et Mathieu, il sait qu'elle le trompe avec Elle ?
- Non, mais elle fait ça parce qu'elle sait que lui le trompe avec son amant
- Ah ouais, moi, j'interviens plus entre les deux !
Inintéressantes mais surtout bruyantes comme du jacassement continu pour enchérir sur ce que disait l'autre. A l'inverse, dans le discret, j'ai aussi vu Adjani et ses lunettes qui, même au restaurant, cherche a sortir par la porte de service avant de se raviser...
C'est un autre monde, définitivement.
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