vendredi 30 juin 2006

Pas d'Espagne

Finalement, on pensait aller à Bilbao. Puis, le point de rencontre a été Santander. Puis, on découvre que c'est Asturies.
Amusant comme depuis Toulouse, l'Espagne semble à coté, si proche, mais on se trompe : on se rend alors compte qu'il y a 8 heures de trajet plutôt que cinq, que 16 heures de voiture sur un peu plus de deux journées, cela fait un pourcentage de temps passé en voiture avec nos bambins, qui malgré la clim et la musique de winnie, ainsi que quelques jeux captivants triés sur le volet, en auront vite assez d'être scotchés à leur fauteuil. Assez vite, ça veut dire, au maximum, une heure.

Donc, pas d'Espagne, pas d'amis suédois ce week-end. 8 heures, c'est aussi le temps qu'il faut pour faire Toulouse - Amiens. Il ne nous est jamais venu à l'esprit d'aller juste un week-end, à Amiens, en voiture.

La raison l'a donc emporté : on profitera du soleil toulousain à la place.

Plus d'eau sur les radis

Jade, au téléphone, m'a expliqué qu'il fallait mettre plus d'eau sur les radis pour les rendre moins piquants. Ceux qu'ils avaient planté à l'école piquaient un peu...
Elle va bientôt en savoir plus que moi en jardinage, qui n'y connaît pas grand chose, au final, d'ailleurs.

DES Poker Tournament 05

On va faire les choses à l'envers, le compte-rendu du DES Poker 05 avant le 04.
Plus simple (car 6) et plus facile (car gagné ?).

Alexis et Richard aux deux dernières places : ça devient une habitude pour ces deux joueurs au jeu solide sauf sur un ou deux coups où c'est la vrille assurée...
Nico en 4, qui avait une chance sur 4 de sortir Jeff, avec K10 de pique contre A7 pour Jeff, et flop AK710, dont deux piques, puis.... un 7 qui enfonce le clou et maintient en survie Jeff.
Nico sortira avec J9 contre moi et Q3, pas de quoi faire le fanfaron...
Renaud, troisième et premier payé (répartition "flat" des prix : 3 sur 6) avec Qx contre mon K4 et KQ4 au flop....
Enfin, Jeff doublera contre moi avec JJ contre Q9, mais abdiquera en face de mon gros tas de jetons...

Une partie très tranquille, qui a occupé la première soirée sans match de coupe du monde.

jeudi 29 juin 2006

Visite belge

C'est bien le "tracking" de ceux qui viennent ou tombent sur ce blog. De temps en temps, j'y jette un oeil. Aujourd'hui, quelqu'un de Belgique a atterri ici à travers la recherche suivante sur Google : cheveux la frange coupee deux cm dessus sourcil.
Et bien, elle est arrivée sur le post Jeanne d'arc et la photo de Jade, qui s'était coupée elle-même les cheveux.
Je crois que le moteur de recherche universel s'est trompé : c'est un peu plus de 2 centimètres qu'a coupé Jade.

Anciennes vidéos

Afin de ne pas encombrer le blog de vidéos...
Ci-joint, des liens vers de vieilles vidéos (qui servira toujours s'il arrive malheure à mon disque dur...) :

27 Février 2006 : les premiers pas de Nils, sur fond de Divine Comedy. Départ nécessairement assis !

30 Décembre 2005 : Nils a un an. On fête son anniversaire tranquillement la veille. Un beau garage...

09 Juillet 2005 : Jade fait rire Nils en pliant en boule des feuilles de papier.

18 Juin 2005 : ça crie (très aigu) dans la piscine pour les 4 ans de Jade à Tournefeuille.

23 Avril 2005 : Jade prépare les enveloppes avec les faire-part de naissance de Nils, déjà 4 mois et un déménagement !

15 Avril 2005 : Jade danse sur Dalida au carnaval de l'école de la Ramée à Tournefeuille. Jade est en robe bleue.

25 Décembre 2004 : il est rigolo ce papier de cadeau. Y trouvera-t-on la maison de poupée tant espérée ?

mercredi 28 juin 2006

Retour de veste

Combien sont-ils aujourd'hui, après cette belle démonstration de jeu, d'envie, de plaisir, à retourner leur veste après avoir tout balancé, mis à la poubelle, dénigré ?


Peut-être ne sont-ils simplement qu'une masse qui suit la tendance générale, la pensée unique appliquée à onze joueurs à maillot bleu. C'est, certes, à souligner, mais me concernant, tellement secondaire. Je suis centré sur moi-même, mes sentiments, ma confiance.
Je leur conseillerais bien la lecture, en version originale, de Fever Pitch, de Nick Hornby, ou la condition du supporter.

Et au-delà du match, je transmets cela à Jade qui, hier soir, criait "ouais, ouais" au téléphone quand je lui ai dit que j'étais sûr que les bleus allaient gagner ce soir.

Avec un week-end en perspective en Espagne en compagnie de nos amis suédois, c'est un beau maillot bleu que je vais porter pendant deux jours. Ce sera, comme promis, une tournée de sangria et de tapas. Et tant pis pour Pontus qui souhaitait ardemment un Espagne-Brésil, autant pour être à égalité avec moi en raison de la sortie des suédois, que pour bénéficier de l'ambiance in situ, en Espagne. J'ai compris, après avoir indiqué que je pouvais mettre autant d'ambiance que 20 espagnols, qu'il redoutait avant tout une défaite de la France, qui me plongerait dans le mutisme et la déception pour le reste de la soirée...

Mais pour ce très grand samedi soir à venir, l'important reste que que je dois trouvee du bleu à Jade plutôt que de l'orange...

Le jeu du parasol en vidéo

La patouille en vidéo

mardi 27 juin 2006

Coupe du Monde (3)

Pour comprendre que la coupe du monde est l'endroit le mieux approprié à la fraternité entre les peuples, loin devant les journées mondiales catholiques ou les nations unies, et sans passer par un cliché du type poignées de main entre iraniens et américains, il y a 4 ans, il y a deux idées fortes :

- la première est qu'il suffit de passer une heure en allemagne en ce mois de compétition pour voir à quel point les échanges sont au-delà des nationalités ou idées de chacun

- la seconde est sans aucun doute ce récent aveu de Koffi Annan, indiquant qu'il y a 207 pays recensés à la FIFA, contre seulement 191 aux Nations Unies, et que cela a forcément un sens

Klein Holland

Mercredi soir, fête de la musique mais je préfère retrouver Ludo au café Klein Holland, rue du roi de Sicile, dans le marais parisien.
Musique de fanfare à fond, de l'orange partout, même sur mon maillot. Je dois être un des rares à ne pas parler hollandais.
Argentine - Hollande alors forcément retour sur leur finale perdue de 1978,à chacun ses grandes dates de l'histoire du football, commentaires en néerlandais, et tout le bar qui chante l'hymne. Johann Cruyff en interview, forcément. Match sympa mais plutôt rythmé par les nombreux pichets de bière que les belle actions de jeu.

On ne pourra recommencer, les hollandais ayant livré un match pitoyable contre les portugais, et donc, de retour à la maison.

France - Espagne


Tournée de sangria et de tapas, ce soir ?

lundi 26 juin 2006

D et A

Jade apprend les lettres. Je crois qu'elle les conait toutes.
Aujourd'hui, on a eu droit au D et A :

- Le d, il a une plus grande canne !
- Et le a, il a une plus petite canne !
- hé, oui, c'est ça la différence


Il est vrai, qu'en écriture "attachée", le D et le A sont très semblables.

Alors, on écrit, on écrit et on écrit encore.
On écrit même sur du plastique qu'on efface ensuite.

- Donne le moi que je le repasse.
- Euh, non je l'efface !

Ebay



Alors que j'essaie péniblement de faire quelques photos de bouquins à revendre sur Ebay, voilà Nils et Jade intéressés par ce soudain déballage à même le sol. Entre Nils qui éparpille toute la bibliothèque pour m'imiter, et Jade qui veut que je prenne ses pieds en photo, voilà une tâche simple qui se complique..

dimanche 25 juin 2006

Les yeux du bon dieu

A table, Jade dit :

- Maman, quand on n'a pas d'enfants, c'est qu'on croit en Dieu

Je me demande si j'ai bien entendu. Pendant ce temps-là, personne ne réagit trop alors, elle répète :

- Maman quand on n'a pas d'enfants, c'est qu'on croit en Dieu

Et Sophie qui répond :

- Ah, les bonnes soeurs
- Oui c'est ça,
complète Jade
- Mais Jade, dis-moi, où as-tu appris ça ? je lui demande
- Ben, c'est Koleti qui me l'a dit, répond-t-elle, très fière
- Ah oui, Koleti, elle va à la messe, c'est pour ça qu'elle sait ça !!
- Oui, on l'a vue à la messe avec Maman, pas vrai, Maman ?
- Oui, oui
- Et il y avait Paul Boyer aussi
- Je sais, mais ce Paul Boyer, c'est ton amoureux, c'est lui ou c'est l'autre Paul ?
- Mon amoureux, c'est pas Paul Boyer, c'est Paul tout court
- Paul comment ? je demande
- Paul tout court
- Mais tout court, ça n'est pas son nom de famille
- Non c'est Paul Aigner
- Edner ?
- Non, Aigner
- Ah, Egner
- Non, Aigner
- Comment tu dis ?
- Aigner !!!!
- Avec un nom comme ça, peut-être qu'il a une Mamie ou un Papi allemands ?
j'enquête
- Non, non
- Et Paul, il a les yeux bleus comme Moi, j'ai choisi un amoureux avec les yeux bleus comme moi
- C'est bien, bon choix, mais c'est pas indispensable, Jade, regarde, Papa, il a les yeux bleus et il est amoureux de Maman qui a les yeux marrons
- Oui, mais moi, mon amoureux a les yeux bleus



Et on termine la discussion pour savoir quelle est la couleur des yeux de Nils. Un jour, bleus, un jour, marrons. Un peu entre les deux. Jusqu'à ses deux ans, il paraît que ça peut évoluer... comme les romances de Jade, non ?

samedi 24 juin 2006

Allemagne - Suède

Jade a presque pleuré parce que les suédois ne gagnaient pas.
Ca n'a pas duré, elle a joué aux legos toute la deuxième mi-temps.

France - Togo

Ce matin, Jade m'a demandé si les bleus avaient gagné. J'ai dit oui, elle m'a répondu qu'elle est contente quand les bleus gagnent, quand la france gagne et qu'elle veut pas qu'on perde.
Ensuite, j'ai dit qu'on allait jouer contre les espagnols, en rouge. Alors, elle me demande pourquoi il faut gagner tout le temps.
Je lui explique que pour être champion, il faut gagner contre tout le monde mais que si on perd, c'est pas grave.
Au final, elle me chipe l'équipe pour montrer la Une à Maria et lui dire, au saut du lit, que les bleus ont gagné.

Tout à l'heure, elle sera pour les jaunes encore car c'est la Suède et elle aime bien Pontus et Karin, nos amis suédois.


Le tout, avec le maillot de la hollande sur les épaules que je lui ai ramené de Leipzig.

Ukraine - Tunisie

Devant Ukraine - Tunisie, de retour de l'école, après un passage éclair en vélo pour acheter des glaces que Jade a choisies.

- Dis, Papa, c'est qui les rouges ?
- Ben, la Tunisie
- Et les jaunes, c'est qui ?
- Ben, c'est l'Ukraine
- Et qui c'est qui gagne
- Ben, pour l'instant personne
- Ben moi alors je suis pour les jaunes, parce qu'à l'école, je suis dans le groupe jaune
- Je suis sûre, Papa, que c'est les jaunes qui vont gagner


C'est parti pour 5 minutes :

- Allez les jaunes !!! Allez les jaunes !!!

Puis, ça change :

- Allez les reds, allez les reds
- Allez les drings, allez les drings
- Non, green, grrrr, grrr, green
Je corrige
- D'accord !! Drings !!
- Moi, je sais dire blue en anglais


Mais le jaune a le dernier mot :

- Allez les jaunes !!!
- Et moi j'aime bien quand on gagne
- Allez les jaunes
- Et j'aime pas trop le football quand on gagne pas


Ca tombe bien : but ukrainien sur un penalty archi-volé. Une petite pause, et ça enchaîne sur :

- Qui c'est qu'a gagné, là, Papa ?
- Ben personne encore ma puce
- Oui mais il y en a un qui a gagné à cause des drapeaux
- Pas encore, il faut un but tu le sais
- Ah, MacDo


Ah, oui, l'enseigne Macdo autour du terrain... hummm....

vendredi 23 juin 2006

Retour vers la morosité

C'est le grand silence à la sortie du stade. Pas de regrets, juste du silence, de la déception. Plus qu'une idée qui est de rentrer vite. J'essaie vainement de persuader François de ne rouler que jusqu'à Cologne pour y passer une nouvelle journée dans un Fan Fest, avec ce cycle infernal bière - bouffe grasse - soleil - football, et une journée de plus sans se laver. Il tient absolument à rentrer pour ses cours de l'après-midi, à Evreux. Je lui dis qu'un cours de math de collège un 20 Juin n'est essentiel ni pour lui, ni pour ses élèves. Ca ne passe pas, ça ne se fait pas pour François.

Après avoir fait le tour de Leipzig pour trouver la voiture, on retombe sur Vatche et Raffi, un dernier café en terrasse pour la route.

Je dors peu : j'oriente François qui sur le trajet se fera flashé sur une portion à 80 alors que cinq-cent mètres plus haut, tu pouvais rouler à 200 sans problème. Nous repassons devant l'aéroport de Francfort et l'usine illumibnée de nuit lorsque je me réveille. Je prévois de le relayer à 4 heures, mais ce sera à 5 heures, car nous loupons la seule aire de repos croisée sur 150 kilomètres. Ensuite, lui dormira à l'arrière comme une outre. Le jour se lève, c'est agréable, j'ai la pêche mais jusque quand. La panne de clopes avant la frontière. Je m'arrête pour me ravitailler, rencontre un gars en maillot bleu qui me demande d'où je viens (comme la plupart des gens croisés à cette heure là, mais bientôt nous serons noyés dans le flux des gens normaux, sans maillots).

Je lui dis :

- De Leipzig
- D'accord, ça je vois, moi aussi
- Mais du 27, t'es de où ?
- Ah, d'Evreux
- OK...


J'allais pas me lancer, à cinq heures du matin, dans une explication pour dire que la plaque d'immatriculation, le 27, c'est la voiture de François, qu'il dort à l'arrière de la voiture et que c'est lui qu'est d'Evreux et moi, un peu plus compliqué (Amiens ? Paris ? Toulouse ?).

A 8h30, nous arrivons dans les bouchons sur Marne La Vallée, il faudra 2 heures pour arriver jusqu'Issy. Le décalage est total avec ces parisiens qui vont au travail (nous aussi, dans quelques heures d'ailleurs). Je réponds à un klaxon de bus avec mon engin à bruit car après dix heures de route, on n'a plus la même courtoisie de ne pas essayer de traverser un carrefour alors qu'on va bloquer ceux qui s'engagent à notre perpendiculaire droite.

Quelques conducteurs nous font des signes avec le pouce vers le bas en voyant nos maillots. Ca y est, la France est fachée avec son équipe et ça critique à tout va... Ca renforce le sentiment simple que c'était bien où on était avec François.

France - Corée du Sud

Très chauds sur le trajet menant au Stade. On souffle dans nos bouzins qui font du bruit. Trop de coréens, beaucoup trop : on va se faire manger niveau ambiance dans le stade, c'est certain, ça a été le cas d'ailleurs. Et puis que penser de ces supporters français qui portent en eux la sinistrose de la presse (ou du pays ?) : pas de maillot bleu, pas d'ambiance, déjà à annoncer qu'on va mal jouer, et dès la fin du match, casser du sucre sur l'équipe, les joueurs, le sélectionneur... Ma théorie est que c'est l'esprit des supporters et de cette France moyenne qui déteint sur les joueurs, et non l'inverse comme on essaie de nous le faire avaler depuis déjà deux semaines.

Cette idée, ce sens positif, ce contre-sens du fleuve ambiant, me vaudront même de passer au JT de 13 heures de TF1 le lundi, ayant été quasiment le seul supporter à tenir un discours positif à la sortie du stade. Raccourci au montage, le propos reste là, ramené à huit petites secondes. Quand j'ai dit ça au boulot, ce lundi, certains réduits d'esprit m'ont presque vu comme un traître passé à l'ennemi, la télévision privée. Mais j'ai omis de dire que les journalistes de France 2 que j'avais été saluer dans l'après-midi avaient été plus qu'antipathiques, parce que j'étais de France 3 (et dire que depuis des mois, on n'entend parler, en interne, dans la boutique, que de patriotisme de groupe). Bref, j'aurais eu mes 8 secondes de gloire, comme dit Warhol, sur TF1 plutôt que dans le groupe dans lequel je travaille depuis plus de 4 ans.



Pour le jeu, que dire ? que c'est un match qu'on aurait dû gagner dix mille fois. Il n'y a quasiment aucun regret à avoir, si ce n'est de faire rentrer Trezeguet quinze minutes plus tôt, avant le but coréen sur leur seule demi-occase. Il piaffait derrière le but de Barthez en s'échauffant.

jeudi 22 juin 2006

Geschenk für Ludo

On appelle Ludo pour lui demander ce qu'il veut comme cadeau. On hésite et on voudrait son avis. Comme on est en Allemagne, et qu'il y a tout un tas de boutiques assez orientées sexe, sado-maso, ou plus inhabituel, gothique, on lui suggère, à son choix : un string clouté, une combinaison en cuir, ou des lèvres suceuses Made in Japan.

Ludo se marre et nous demande :

- Mais vous êtes où là pour me demander ça ?

On est dans la rue, mais on lui dit qu'on est dans le magasin. Il marque sa préférence pour les lèvres, car Made in Japan...

De retour à Paris, je l'appelle pour lui dire qu'on doit se voir pour que je lui donne son cadeau, ses lèvres suceuses, quoi !

- Non, c'est pas vrai, vous avez quand même pas acheté ça ?
- Si, si, tu nous connais Ludo !!


C'est vraiment le truc dont on est capables, surtout François qui, un jour, par exemple, m'a offert une parure de lit siglée PSG, laquelle a ravi Sophie... On s'est un petit peu vengés le jour où pour sa crémaillère d'Evreux, on lui a rendu la pareille en lui achetant 3 poules... Il paraît qu'il fallait voir la tête de Jeff quand le paysan lui a tendu les 3 poules tenues par les pattes, d'une main, et disant "Tiens mon gars, prends les", les 3 poules se débattant ensuite dans les mains de Jeff...

François et Anne-Joëlle avaient cependant apprécié le cadeau : des oeufs tous les jours, Alix heureuse d'avoir des poules à la maison, et surtout, un geste intéressant : nous avions sauvé 3 poules d'une visite très proche à l'abbattoir : il leur aura fallu d'ailleurs bien quelques mois (aux poules, bien sûr) pour refouler les réflexes de stress de la vie en hangar surpeuplé et de la maltraitance animale associée.

Bref, revenons aux lèvres suceuses, et je sens que Ludo commence à y croire quand, en se marrant, il me dit :

- Bon, OK...
- Mais vous les avez pas essayées au moins ?


Je cherche la bonne réplique...

- Moi, non, mais François, Si !

Encore une bonne tranche de rire. Bien évidemment, on n'a pas eu la détermintation suffisante pour décrocher le titre du cadeau le plus débile jamais fait à Ludo même si cela était dans nos capacités et que les bières nous y aidaient. Un maillot XXL du Lokomotiv Leipzig, ça doit normalement servir plus que des lèvres suceuses, non ?

Fan Fest

C'est un rythme infernal : dès 11 heures, on attaque les chopes de bières à moins que ce ne soit l'inverse : les bières qui nous attaquent. Très sérieux, avant même la première d'entre elles, on envisage d'arrêter vers 16 heures, histoire de conduire frais. Je négocie avec François qu'il conduira en premier après le match, ça me laisse quelques heures de plus que lui pour m'en enfiler quelques unes. Disons, jusque 20 heures, si je prends le volant à 4h00 du matin.

Au lieu d'un rythme infernal, c'es un cyle infernal qui s'y substitue : il fait chaud, tu as soif, donc tu bois, et à force de boire, tu as faim, et tu bois pour accompagner, et dès que tu as fini, tu te promènes un peu, histoire de ne pas faire seulement le mollusque bleu affamé et assoiffé en plein soleil. Mais là, c'est comme si soudainement, tu te retrouvais atteint d'une sistite chronique : il te faut aller aux toilettes, donc tu t'arrêtes à un bar, et tu reprends forcément à manger ou à boire comme ce vieux réflexe pour justifier d'utiliser les toilettes. Et donc, tu ne sors plus de ce cycle, qui ressemble étrangement à celui des festivals de rock sur trois jours. Le parallèle est d'autant plus exact quand, comme nous, tu ne t'es pas lavé et que t'es en tongue avec les pieds qui suintent sous la chaleur.



Après quelques heures de ce cycle, où nous constatons que les supporters coréens sont bien plus nombreux, organisés et bruyants que nous, et surtout plus colorés (je ne comprends pas ces voisins de table français en t-shirt blanc...) arrive l'heure du premier match, 15h, Japon-Croatie. Direction le Fan Fest. Nos voisins, en attendant Vatche et Raffi sont allemands, brésiliens, australiens ou japonais. Il n'y a que les brésiliens dont on n'est pas sûrs qu'ils le soient : dans tous les pays, il y a des supporters brésiliens comme pour marquer leur attirance au beau jeu. Pas ou peu de croate : il n'y a guère que François avec son maillot croate sur la tête, parce qu'il le trouve beau. Jusque dans ses choix de maillots de football, François reste inégalable et inégalé dans ses goûts vestimentaires !



Les allemands sont extrêmement amicaux et chaleureux. Mais ils ne comprennent pas quand je leur explique que Klinsmann est un bon sélectionneur, que l'image de l'équipe d'Allemagne à l'étranger, avec son jeu ultra offensif est en train de changer, que pour la première fois, des étrangers apprécient l'équipe d'Allemagne. Et puis, sacrilège suprême, je leur dis qu'ils ont déjà gagné 3 coupes du monde, qu'une quatrième ne changerait rien, qu'il leur suffit de prendre du plaisir et que là est l'essentiel et qu'ils ont cet essentiel avec Klinsmann donc que c'est un bon sélectionneur (faire le parallèle avec notre Domenech qui parlait de plaisir il y a un mois et l'a oublié depuis est un saisissant contraste). Mais, en cette coupe du monde, si les allemands sont ouverts sur le monde, ils restent quand même ce qu'on connaît d'eux : intéressés uniquement par la victoire. Rien d'autre que la victoire. L'Allemagne footballistique n'est plus ce qu'elle était tout en l'étant encore.

Ils t'expliquent même comment ils vont gagner la coupe du monde. Ils l'ont gagné en 54, 74 et 90. Donc, en multipliant 54 par 74, tu trouves 3996 auquel tu soustraies 1990, et tu tombes sur 2006.

Ceux avec qui on discute viennent de Magdebourg. On parle Handball et Joel Abati, qui y joue. Ils offrent à François une petite mignonnette d'alcool un peu sucré qu'ils ont réussi à rentrer en douce dans le Fan Fest. Une vraie marque de sympathie.

Arrivent alors Vatche et Raffi, et l'occasion de continuer sur de nouvelles tournées. Il est pourtant plus tard que les 16 heures intialement indiquées pour sortir de ce cycle. J'ai même le courage de reprendre un Kebab...

Ca enchaîne foot. Consensus autour de Vikash, rarement autant apprécié qu'autour de cette table, et regrets éternels sur son tir de fin de match contre les suisses, surtout la Suisse. Surtout Vikash. Surtout après ces stupides sifflets du Stade de France. Ensuite, viennent les récits des hollandais déguisés en ivoiriens et transformés en vrais supporters de Drogba, ou bien encore, de Podolski, le petit gars de cologne, mis en exergue dans la gare centrale, pointé du doigt par la statue du petit josé de la pub Adidas, sur la fresque géante du Hall. Vatche me parle trois fois de Rozenhal, surpassé par les ghanéens. Avec Vatche, véritable encyclopédie vivante, qui nous colle trois fois en autant de minutes : quelle est la star allemande des années 80 du FC Köln, second indice, qui a joué à Paris, et troisième indice, qui commente les matchs en allemagne. Puis, quel joueur a joué à Leipzig (où nous sommes) et a fait mal au foot français... sans oublier que pour Vatche, faire mal à la France veut dire avant toute chose, faire mal à l'OM. Enfin, quel était le joueur français qui n'arrivait pas à rattrapper le bulgare qui remontait le terrain sur le but de Kostadinov qui nous prive de coupe du monde 94. Vos réponses bienvenues en commentaires... Je passe sur sa connaissance parfaite des clubs dans lesquels jouent les 23 ghanéens. Quant à lui, Raffi s'attire quelques amitiés allemandes, en chantant LU - CAS - PO - DOL - SKI....

Nos voisins apprécient modéremment les tests réguliers de nos équipements pour faire du bruit : sifflets en forme de ballon et trompette en plastique dont je m'apercevrais plus tard qu'elle fait le même bruit qu'un klaxon appuyé de bus parisien. Mais comme nous sommes leurs invités, ils ne nous renvoient que des sourires : "Die Welt is Zu Gast - Be Freuden" est martelé sur toute la signalétique : ils l'ont bien en tête.



Japon- Croatie en score vierge, et on part pour le stade après une dernière bière à la mi-temps de Brésil - Australie : on est déçus : aucun australien n'a encore cassé la jambe d'un brésilien, comme ils l'avaient vendu à tout le monde.

mercredi 21 juin 2006

François kennzeichnet das schönste Tor

Ein Vormittag in Leipzig

Ca ressemble à quoi Ein vormittag en Allemagne ? le jour du Vomi après trop de bières ?

Plutôt, la découverte d'une ville mi-rénovée, mi-abandonnée ou entre les deux : en rénovation. Comme si un immeuble sur deux, en périphérie, était rénové, et celui d'a coté, en délabrement, et ainsi de suite...

Le truc le plus hallucinant, ça reste quand même ce tuyau bleu qui transporte de l'eau en ville (on a compris wasser dans la réponse à notre question mais on n'a pas bien compris s'il s'agissait des eaux usées ou de l'eau du robinet), pas enterré, et qui circule entre les rues, comme ça, bien apparent, et fait des détours au croisement de rues, ou passe par dessus les routes.



On appelle nos compagnes pour dire que tout va bien. Anne-Joëlle nous apprend que la ville a été défoncée la veille par des grêlons, et notamment, nombre de voitures (on n'en verra aucune dans cet état) et on se dit qu'il était tout aussi bien de ne pas être partis suffisamment tôt pour dormir dans une voiture sous une pluie de gros grêlons...

Les arbres des parcs ont, eux, par contre, souffert. Branches et feuilles jonchées sur l'herbe. Ca renforce le coté végétal de l'Allemagne : ces jardins et espaces verts publics laissés à eux-mêmes, comme si le coté écologique des allemands l'avait définitivement emporté sur leur caractère méthodique et organisé : on ne tond pas l'herbe, on ne taille pas les plantes, on laisse les pousses au pied des arbres grandir. C'est plus joli ainsi...

mardi 20 juin 2006

Von Iena in Leipzig

Réveil sur l'aire, près d'Erfurt. Petit déjeuner au truc genre restoroute. Personne à part un car de vieux qui débarque.

- Ouah, t'as vu les chiottes, on pourrait dormir dedans tellement c'est propre !
- Oui mais bon, on est le matin, ils ont nettoyé, encore heureux que ce soit propre
- Mais t'as pas vu le car de vieux qui vient de passer. En France, je te raconte pas l'état après. Là, nickel...


J'en manque d'avaler de travers mon café. François redemande un black caffee, plutôt qu'un schwartze caffee (combien d'années d'Allemand première langue pour ça, François ?)

On repart après une petite frayeur lorsque François, machinalement, ouvre le coffre. Il arrivera à le refermer aussitôt. On y va, ça sent l'Allemagne de l'Est : plus de vert, de campagnes, et cette traversée de Iéna : une ville uniquement composée de barres d'immeubles type La courneuve : sans doute soixante à soixante-dix barres ainsi alignées, mais elles ne ressemblent pas à ce qu'on connaît : elles sont propres et entretenues mais le même âge que celles de nos banlieues, la même architecture, pourtant. Oui, pourtant. C'est ce pourtant qui ramène à l'état de nos banlieues. Alentour, la campagne, et de l'autre coté de l'autoroute, les usines, et quelques très récents pavillons. Ca devait être ça, le communisme. Ce qu'on voit moins les pavillons individuels. On se rend compte de ce que ça a dû être la réunification : un effort considérable pour tenter de rénover l'est du pays. Et ces allemands de notre âge qui ont vécu en RDA leur jeunesse, et aujourd'hui sont des adultes en Allemagne réunifiée, ça donne quoi comme vie ?

On rediscute de Francfort et on se demande à quoi doit ressembler le quartier rouge d'Hambourg, plus grande ville, portuaire et militaire, donc avec un potentiel incroyable de clients... on comprend mieux les polémiques nées en France sur le mondial des prostituées. A Leipzig, on nous tendera d'ailleurs deux fois des prospectus sur notre responsabilité en tant que possible client, notamment en regard de celles qui auraient un mac : une sorte de guide en 10 leçons pour avertir la Polizei si on sent qu'elles sont forcées.
Quand aux suédois, les politiques ont fortement recommandé à leurs joueurs de s'exprimer publiquement contre la prostitution. Terribles, les suédois...

Nous, on arrive bientôt à Leipzig après avoir croisé un paysan ramasser de l'herbe, et la mettre dans sa cariole tirée par deux chevaux...

Frankfurt

Ca y est. Samedi, 20 heures, nous cherchons son centre, le trouvons. Le quartier est plein de casinos et love centers, et on débouche soudain sur une rue plein de stands et de maillots de foot, de musique et de bruits. Nous y sommes, en cette coupe du monde allemande. Notre première rencontre sera celle de Dunkerquois, copains d'Alex Dupont et de Bruno Metsu. Ils nous racontent la fiesta au Duplex, sur les champs, après la victoire de Gueugnon en coupe de la ligue. Ils en sont fiers. Le Duplex, pour moi, c'est une boîte où il faut avoir 17 ans de moyenne d'âge. On n'a pas le même référentiel. Ensuite, ils nous expliquent qu'il y a trois petits centre-villes, celui des banques, celui de la gare, et un autre que j'ai oublié, dans lequel nous n'avons pas erré.

Les portugais et américains sont en nombre : les premiers car ils ont supporté le portugal dans cette ville cet après-midi, les seconds car il doit y avoir ici une base militaire américaine, si proche de l'ex-RDA.



Italie-USA est un match fou qu'on suit dans un bar rempli d'américains. Au SMS envoyé à Ludo pour dire qu'on est dans un bar américain, il répondra par un autre SMS, pour savoir si on sous-entendait par là un bar à hotesses. Toujours cette question de référentiel.

Le match se déroule, haletant. L'ambiance autant que le jeu très pauvre des italiens nous fait basculer coté américain. François aura, par la suite, cet aveu terrible :

- C'est la première fois de ma vie, je crois, où j'ai été pour les américains en sport collectif

Je crois même qu'il a dit cette phrase 4 ou 5 fois durant notre séjour. C'est vrai que ça marque. Mais avec l'ambiance, c'est normal. Et puis, avec nos maillots bleus, il y a un américain qui nous prend gentiment à partie à chaque action litigieuse, confondant le bleu italien et le bleu français. Normal qu'ils ne gagnent pas contre une mauvaise squaddra azzura : ils n'ont pas la culture foot. Ludo nous SMS que Raffi et Vatche seront là demain. On file dès la fin du match, histoire d'avaler les kilomètres et de s'endormir sur une aire d'autoroute pas trop loin de Leipzig. Un dernier tour dans le centre bancaire (bizarre d'avoir installé le centre financier du pays en pleine campagne) où on verra ce truc typiquement allemand : un énorme symbole euro avec les étoiles, 6 mètres de haut, au beau milieu d'une place sans intérêt. Il manque beaucoup d'étoiles avec l'élargissement de l'UE. Etonnant que les allemands n'aient pas prévu ça dès le début. Toujours notre référentiel.

Sur la route, on passera plusieurs fois devant l'aéroport de Franfort, perdus entre leurs panneaux. Un bien bel aéroport qu'on aura vraiment eu le loisir d'admirer... tout comme cette énorme usine illuminée de nuit qu'on croirait sortie d'un film de Science-Fiction.
C'est pas tout ça, mais un Decontractyl pour le lumbago et une petite Leffe avant de dormir pendant que François nous emmène à l'Est.

Unterwegs für Frankfurt

Départ de Paris en retard. Au bout de 150 mètres, demi-tour pour récupérer un portable oublié. Faux départ. A nouveau 150 mètres, François pile devant un piéton et derrière, ça ne suit pas : nous voilà emboutis !
Mille kilomètres à faire et un accident au bout de 150 mètres : un coffre qu'on n'arrive plus à fermer qu'au tournevis, au bout de 30 minutes d'acharnement, plié à l'intérieur du coffre...

- Bon, ça démarre bien, et maintenant, on n'ouvre plus le coffre pendant deux jours
- Ca part mal...
- bah, c'est rien, j'aurais un coffre et un pare-choc neufs. Il était déjà un peu abîmé
dit François, qui garde le moral.
- Et puis, maintenant qu'on a eu un accident, on va être tranquille pour le reste du trajet
- Hummm, je crois pas que ce soit aussi statistique et automatique


La galère pour sortir de Paris, le samedi à 15h00. A François qui me dit si ça bouchonne aussi à Toulouse, je réponds que :

- Oui, aux horaires de bureaux, mais pas le samedi après-midi à 15 kms du centre-ville...

Ca peine à se mettre en route. On discute des classes pénibles en ce début Juin à cause de la chaleur : ils sont tous là à jouer avec des éventails en cours, me dit François. On envisage déjà un stop à Kaiserslautern plutôt que Frankfürt pour voir au moins un match en ce samedi. Arrivés en Allemagne, on a l'impression d'avoir fait un bon bout de trajet, mais moins que la moitié qui nous mène à Leipzig en réalité. On écoute Dyonisos, on discute des mercos à cent mille euros, François m'explique que c'est le prix pour du siège en cuir chauffant, trente-sept airbags et de la hi-fi Bose, ainsi que des amortisseurs arrières qui se règlent en fonction de ce qu'ils détectent devant. La carte des radars s'est arrétée en France, et en Allemagne, on n'en a guère besoin sur les portions à kilométrage illimité. François m'annonce qu'il faudra prendre une photo du compteur comme dans Autoplus, ce qu'on fera le lendemain, d'ailleurs. On appelle nos familles à 5 kilomètres de la frontière, comme si les réseaux GSM s'arrêtaient à la douane, comme pour le nuage de Tchernobyl. Thais a vomi, apprend François. Jade a balayé la terrasse me dit-elle, elle a reçu une carte de sa mamie, ta maman !! m'explique-t-elle et me dit que Clara ne pourra pas venir car elle va chez son papi. Elle veut parler à François, et lui explique les mêmes choses, et qu'elle a 5 ans maintenant et que c'est beaucoup. François dit qu'il en a 7 fois plus, et explique que c'est presque vieux.



Petite erreur de routage qui nous amène à Kaiserslautern alors qu'on avait abandonné l'idée. On se retrouve en centre-ville à l'heure où les supporters italiens et américains se mettent en route. On peine à sortir de cette ville qui nous semble très militaire et après avoir fait un premier tour des CD disponibles, on trouve une radio qui passe le match Ghana - République tchèque, en Allemand.

On met cinq minutes à faire la différence entre einz-null et zwei-null, et deux autres minutes à traduire dreiundachtzig minuten, ce qui rend la traduction inopérante...

Et aussi, ce commentaire de François :

- Ca fait bizarre d'entendre Die Nationalmannschaft von Ghana, non ?
- Nationalmannschaft, c'est l'Allemagne, normalement !


Des années de Thierry Rolland derrière nous ne s'effacent pas comme ça. Francfort est en vue et le Ghana a gagné 2-0. On a même réussi à comprendre qu'il y avait eu un penalty raté et le coffre est resté fermé. L'allemagne est un pays de foot rempli d'éoliennes...