vendredi 9 juin 2006

London Town

Samedi dernier, après le Mas y Mas, on a atterri au London Town, pub proche de la place des Carmes. Juste pour y boire une pinte avec Sophie, avant d'enfourcher nos vélos et de rentrer le long du canal.
Et là, si l'endroit est habituellement presque bondé, en ouvrant la porte, nous avons basculé dans un autre monde : une foule de supporters toulousains agglutinés face à nous. Cette ville sent le rugby depuis le début mais là, nous y sommes, nous y voilà, dans le rugby. Demi-finale du championnat de France face à l'ennemi juré : le Stade Français. Partout, des jeunes aux maillots rouge et noir, EADS obligé et Peugeot, allongés à même le sol, debout sur les chaises, ou à six sur les banquettes de trois places. Et une fois franchi cette marée humaine, personne ne bloque le passage pour commander deux bières, tous absorbés par le match.

Tension extrême, 9-6, puis 9-9 : les parisiens recollent, j'ai du mal à me sentir pour Toulouse (où je vis) et partager cette déception de l'égalisation parisienne : j'en suis presque heureux, vieux réflexe de supporter parisien en football, superposé implicitement au rugby ?
Mais lorsqu'à deux minutes de la fin, les toulousains passent devant, c'est l'émeute dans le bar, et là, je suis aussi content pour Toulouse, car je suis ici, et autant partager cela avec eux...
Les parisiens rateront l'immanquable dans les arrêts de jeu, et c'est un ouf général dans ce bar réorganisé en travées : je suis mi-content, mi-peiné, comme si je n'avais pas encore choisi mon camp.

Mais n'y-a-t-il là rien de plus normal en divisant mes semaines entre paris et toulouse depuis bientôt 2 ans ? N'en est-ce pas une implicite conséquence ?

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