vendredi 23 juin 2006

Retour vers la morosité

C'est le grand silence à la sortie du stade. Pas de regrets, juste du silence, de la déception. Plus qu'une idée qui est de rentrer vite. J'essaie vainement de persuader François de ne rouler que jusqu'à Cologne pour y passer une nouvelle journée dans un Fan Fest, avec ce cycle infernal bière - bouffe grasse - soleil - football, et une journée de plus sans se laver. Il tient absolument à rentrer pour ses cours de l'après-midi, à Evreux. Je lui dis qu'un cours de math de collège un 20 Juin n'est essentiel ni pour lui, ni pour ses élèves. Ca ne passe pas, ça ne se fait pas pour François.

Après avoir fait le tour de Leipzig pour trouver la voiture, on retombe sur Vatche et Raffi, un dernier café en terrasse pour la route.

Je dors peu : j'oriente François qui sur le trajet se fera flashé sur une portion à 80 alors que cinq-cent mètres plus haut, tu pouvais rouler à 200 sans problème. Nous repassons devant l'aéroport de Francfort et l'usine illumibnée de nuit lorsque je me réveille. Je prévois de le relayer à 4 heures, mais ce sera à 5 heures, car nous loupons la seule aire de repos croisée sur 150 kilomètres. Ensuite, lui dormira à l'arrière comme une outre. Le jour se lève, c'est agréable, j'ai la pêche mais jusque quand. La panne de clopes avant la frontière. Je m'arrête pour me ravitailler, rencontre un gars en maillot bleu qui me demande d'où je viens (comme la plupart des gens croisés à cette heure là, mais bientôt nous serons noyés dans le flux des gens normaux, sans maillots).

Je lui dis :

- De Leipzig
- D'accord, ça je vois, moi aussi
- Mais du 27, t'es de où ?
- Ah, d'Evreux
- OK...


J'allais pas me lancer, à cinq heures du matin, dans une explication pour dire que la plaque d'immatriculation, le 27, c'est la voiture de François, qu'il dort à l'arrière de la voiture et que c'est lui qu'est d'Evreux et moi, un peu plus compliqué (Amiens ? Paris ? Toulouse ?).

A 8h30, nous arrivons dans les bouchons sur Marne La Vallée, il faudra 2 heures pour arriver jusqu'Issy. Le décalage est total avec ces parisiens qui vont au travail (nous aussi, dans quelques heures d'ailleurs). Je réponds à un klaxon de bus avec mon engin à bruit car après dix heures de route, on n'a plus la même courtoisie de ne pas essayer de traverser un carrefour alors qu'on va bloquer ceux qui s'engagent à notre perpendiculaire droite.

Quelques conducteurs nous font des signes avec le pouce vers le bas en voyant nos maillots. Ca y est, la France est fachée avec son équipe et ça critique à tout va... Ca renforce le sentiment simple que c'était bien où on était avec François.

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