lundi 10 juillet 2006

Au voleur !!!!

Voilà, on s'est fait volés par les italiens. On ne le méritait pas. Normal, sinon, ce ne serait pas un vol.
En ce dimanche, il n'est même pas minuit mais je suis fatigué car triste. J'ai appelé les copains parisiens, l'ambiance était blanche, livide.
Plus tard, beaucoup plus tard, trop tard, je repasserai le film de la soirée des dizaines de fois pour tenter de comprendre mais je ne comprendrai rien. Il me restera cet instant en mémoire, avec Jade dans mon dos, à vélo dans la nuit toulousaine, sur le chemin du retour, à qui j'explique que les italiens sont des voleurs (et à cet instant, j'étais partagé entre un souci d'éducation à l'inverse de ces valeurs : le respect même dans la défaite, et cette haine de la défaite, ce goût de la compétition), mais elle me répond que c'est pas grave, car peut-être quand elle sera grande, la France gagnera la coupe quand même. Elle a raison. Sans doute partie remise. Je lui ai tellement expliqué le coté exceptionnel d'une finale de coupe du monde, que certains ne croisent jamais dans leur vie.

J'ai eu trop de pensées, dimanche soir. Par exemple, j'ai dit à François que finalement, les italiens nous ont rendu la monnaie de leur pièce de l'euro 2000. Et puis, je me suis dit que je n'aimerais pas être à la place de mon frère, qui travaille dans un restaurant italien : l'enfer pour lui dans les prochains jours. Et je me demandais ce qu'en pensait Sophie, à coté de moi, à l'instant où j'écrivais une partie de ces lignes, en ce dimanche, au clair de lune.

Et qu'a retenu Jade, qu'en retiendra-t-elle ?

Elle retiendra Zidane, Titi, ThuThu et Frankie, qui a eu un accident de voiture. Je crois qu'elle n'a pas compris le coup de tête du premier, qu'elle ne l'a pas vu et c'est tant mieux. Sans doute retiendra-t-elle cette ambiance de pub surbondé, où debout sur une chaise, elle a suivi le match jusqu'à l'épuisement, entre jus d'orange et chips au vinaigre, au milieu d'un maelstrom de bruits ?
Mais elle n'aura pas vu les drapeaux et la fête que je voulais lui faire découvrir... Elle ne pourra donc le retenir !

Et cela serait-il si pénible et déprimant car cela me renvoit à des souvenirs d'enfance de défaite des bleus, meilleurs mais perdants avec panache, notamment 1982. Est-ce cela qui était si dur à vivre en cet instant ? ce retour vers des souvenirs douloureux que les victoires récentes n'avaient qu'endormis, et les voilà qui ressurgissent...

Est-ce tout cela qui m'a empêché de dormir, moi, l'ours hibernatus ?

Et cela, j'écris cela, je n'écris pas défaite, désillusion, déception, non, j'écris cela, comme si je n'arrivais pas à le nommer.

Et cela, comme je l'appelle, au-delà de la petite déprime qu'elle va m'occasionner, n'a-t-il pas été, à y regarder de plus près, de merveilleux moments et une aventure extraodinaire ?

Mais cela, ce sera avec le recul...

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