mardi 5 septembre 2006

On the Road

Jeudi après-midi, dernier jour de vacances, à la sortie du magasin bien climatisé de Leroy-Merlin, nous ressentons vite la chaleur qui devient étouffante dans la voiture restée au soleil le temps que l'on choississe du papier peint, des filtres piscine, des bacs de rangement, des graines de radis, un taille-haies, du désherbant, etc... (et là, j'ai une pensée pour Jeff qui n'en revenait pas qu'en France, on dépensait plus pour le jardinage que pour l'informatique, mais si, mais si...) donc, là, il fait chaud en rentrant dans la voiture.

Je demande à Jade qui ne boit pas assez :

- T'as chaud ?
- Oui !
- T'as soif ?
- Oui !
- Bon, ben, on va aller boire un coup !


Donc, au lieu d'être à la maison en 5 minutes en tournant à gauche, je tourne à droite me disant qu'on va se trouver un petit bar sur une petite place de village rapidement.

Nous voilà donc On the road avec Jade, mais la voiture me fait ce Bip bip qui m'oblige vite à me ravitailler. Là, je prend Cacolac, Coca et Pampryl à la station essence. Jade opte pour le Cacolac bien frais. Je mets les Strokes à fond et prend la direction Castres, en demandant à Jade :

- Bon, on boit dans la voiture mais on va voir la campagne, t'es OK ?

Elle me répond d'un grand sourire. C'est parti, c'est imprévu. Nous voilà On the road je l'ai déjà dit. On passe Saint-Orens-de-Gameville, Quint-Fonsegrives, Dremil-Lafarge, Vallesvilles et je me dis qu'ils ont le chic pour les noms à rallonge quand à Saint-Anatoly, je sens Jade qui se demande ce qu'on fait là, et je bifurque de la nationale pour les petites routes.

Là, Jade reprend espoir dans notre virée.

- Il y a pas beaucoup de maisons ici, Papa !
- Ben, non, ça fait loin pour aller travailler à Toulouse, d'ici
- Ca doit être bien de vivre ici
dit-elle
- Tu trouves ?
- Mais ça fait loin pour travailler tous les jours !
dis-je pour vérifier si j'ai bien un allié dans la famille pour mes envies de campagne quand les enfants seront plus grands
- Oui, c'est bien de vivre ici, et il n'y a pas de voiture mais faut pas travailler alors
- Tu as tout compris


On continue, champs de tournesol qui crament au soleil, à droite et à gauche, des chevaux au loin, un avion dans le ciel bleu que Jade n'arrive pas à voir, une forêt qu'elle croit être de Bouconne, la fameuse où toutes les écoles et tous les centres aérés de Toulouse vont, mais non, dommage, pas de ballade en forêt. Les vitres baissées, on profite du paysage, du vent qui s'engouffre dans la voiture et j'en profite pour expliquer le mot valonné.

Puis Jade me demande de nouveau ce qu'on fait, et ma réponse ne lui suffit plus, elle me dit pourquoi on va pas à la maison. Sauf que je ne sais pas où on est, alors, je prends à droite, je fais remarquer chaque détail, en fait chaque tracteur, car Jade a compris les champs de tournesol, et c'est vrai qu'il n'y a plus grand intérêt pour elle à poursuivre plus longtemps. Il me faut juste retrouver la nationale parmi ces routes de campagne, qui est celle qui nous ramènera à Toulouse, et d'ici là, faire patienter Jade avec ce que nous pouvons voir, même si je me rends compte soudainement qu'elle en voit beaucoup moins que moi, car ses yeux sont bien plus bas que les miens dans cette voiture.

Je choisis Bourg-Saint-Bernard comme direction plutôt que Lanta, au milieu des champs, espérant qu'il ne me faudrait pas choisir plus tard entre Bourg et Saint-Bernard, le tout étant présenté sur les panneaux sans tirets et sur deux lignes mais c'était bel et bien un nouveau nom à rallonge. Ce choix fût le bon, que je sentis d'abord plus sûr par un lotissement traversé qui s'avéra être à proximité d'une nationale. Sur le retour, Jade s'endormit et je me demandai pourquoi ces gens qui font 25 minutes de voiture chaque jour, ont collé leurs maisons à la nationale et pas au milieu des champs, 1 minute plus loin...

A la maison, Jade raconta qu'elle avait fait une ballade en voiture à la campagne. Elle était contente mais a quand même dû se demander qui est ce Papa qui part comme ça faire un tour sur les routes de campagne regarder des champs de tournesol cramés, les Strokes à fond dans la caisse.

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