jeudi 2 novembre 2006

The Wedding Present

Cela faisait deux semaines que j'attendais ce moment, voir pour la deuxième fois de ma vie (et je ne me souviens plus de la première, je ne sais qu'elle existe que par t-shirts délavés que j'ai encore), les Wedding Present, groupe aimé en 1987 et dont j'ai l'ensemble de la discographie, une bonne douzaine de disques. Deux semaines que je passe à réécouter en voiture ces guitares qui ne vont jamais aussi vite ailleurs que chez eux. Deux semaines que je n'écoute plus que ça : les Wedding Present.
Deux semaines sans pouvoir acheter son ticket à l'avance, puisque programmé dans une salle si petite qu'elle n'est relayée par aucun des grands réseaux de distribution. Le Kleo, une salle au décor cléopatresque : l'Egypte en décor de cette bôite de nuit transformée en lieu de concert inopiné.

J'arrive à la bourre, avec la crainte de ne pas avoir de place, fausse inquiétude car la salle sera loin d'être pleine, au maximum, une centaine de personnes : bien peu en regard de l'énorme estime que je leur porte ou de l'aura qu'ils ont en angleterre.

J'arrive seul, Sophie se décommandant en dernière minute en raison de son avion à 5 heures du matin le lendemain. Je découvre cette salle et ses panneaux mentionnant "Les groupes demandent de ne pas fumer dans la salle, Merci" me facilitent la vie : je ne craquerais pas dans un lieu enfumé pour ma première semaine sans tabac, et sans entorse à mon sans tabac. Un Rhum Ananas pour consolider la tête embrumée, et une première partie comme toujours : de bonnes idées mais un son pourri, une belle voix mais qui veut trop en faire et hurle dans les aigus, et surtout dans ma tête. Une première partie ne devrait définitivement pas dépasser 3 chansons, le temps de la découverte. A la quatrième, on se lasse déjà et dès la cinquième, on en a franchement assez. J'attends que ça passe donc. J'attends, et ça ne se remplit pas, et elle s'arrête enfin, cette jeune dame sur scène, que le DJ remplace dare-dare. Ce dernier donne les premières indications que c'est LE concert avec un grand LE : Sally Cinnamon des Stone Roses puis Silly Girl des TVP's, incroyable DJ sans doute né à l'Indie-Pop dans les mêmes années que moi. Ce DJ m'a remis sur les rails de ce que je suis venu voir. Merci.

Le set démarre : incroyable d'intensité pour des quadras : une certitude, après avoir vu les Go-Betweens il y a deux ans, ou Ian Mc Cullouch encore avant, que les meilleurs rockers n'ont pas 20 ans de vie, mais plutôt 20 ans de scène derrière eux. Incroyable d'intensité tout court.

Et je me retrouve planté là devant, quasi seul à moins d'un mètre de David Gedge, et me voilà comme un Fan de la première heure : devant totaliser facilement un quintal de concerts, je ne m'enthousiasme que rarement en ces occasions désormais, mais voilà, en face de moi, les amis de 20 ans et leurs guitares à toute vitesse me ramènent comme un adolescent à ses premières heures.

Les chansons de Bizarro, leur meilleur album, sont omniprésentes : Kennedy, puis Take Me en fin de set sont de purs moment de bonheur. J'embarque la playlist dès Interstate 5 terminé, car les Wedding ne font jamais de rappel.

Un petit tour coté t-shirt, et j'en profite pour glisser quelques mots à David Gedge présent de toute sa simplicité : comme Christian à Brest, il me remet mon nouveau t-shirt d'un beau rouge vif, qui ressemble avec son logo à celui de PokerRoom que j'ai acquis il y a peu (avec mes points, genre programme de fidélité, pour mes fidèles lecteurs de la première heure).

Les oreilles légèrement embrumées comme au temps de That Petrol Emotion, je rentre tranquillement, avec leur reprise de She's my best friend dans la voiture. Je ne les ai pas trop abimées. Mes poumons respirent encore l'air frais, et ma tête visite les nuages de guitares voluptueuses, là où la porteuse du signal importe. Et je me dis que je dois bien pouvoir trouver sur la toile quelques concerts de ces garçons à peine plus agés que moi comme une envie de prolonger ce moment de gamin...

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