mercredi 25 octobre 2006

Mon p'tit bonhomme

C'est comme ça que je l'appelle, Nils, mon bonhomme, plus rarement mon bilout ou mon cow-boy. Sur cette photo, je le vois grandir, empli de séduction, de légèreté, de romanstisme. J'aime ses yeux, ses sourires et rires matinaux : sa gaieté naturelle emprunte de timidité. Je le vois s'épanouir, et ces moments, le matin, passés seul avec lui, du réveil à la crèche, sont des minutes inoubliables et un rituel permament : du "je ne veux pas me lever" à "vite, vite, mes chaussures", à "lis-moi ce livre, que je commente aussi à haute voix", en passant par "ce gateau que je ne finirais qu'a moitié, moitié que je te laisserai une fois à la crèche et que tu finiras". Il y a aussi ces deux bandelettes de tissu qui servent à enserrer la turbulette, qu'il affectionne comme doudou, ou cette chouette retrouvée, toute douce qu'il serre contre lui. Il y a ces mots et ces phrases maintenant, qu'il prononce sérieusement, pointant souvent du doigt en simultané, et que nous comprendrons bientôt, que nous attendons avec impatience et envie de pouvoir comprendre d'ailleurs. Il y a chez Nils, tout cela et de tout cela. Et les petits tours dans le jardin, à nous deux, nous appartiennent. Ensuite, il s'agit de prendre gaiement son manteau et son petit sac à dos, lequel était encore une fierté il y a deux semaines, mais est d'une banalité désormais stupéfiante. Il y a chez Nils, ce bien-être qu'il caractérise très bien par ces moments partagés très souvent des yeux : un regard nous sufiit; je disais qu'il y a chez lui ce bien-être que je ressens par exemple, lorsqu'il vient s'asseoir à coté de moi en silence dans le jardin, ne dis rien, et me fais comprendre qu'il regarde ce que je regarde, qu'il écoute ce que j'écoute, qu'il fait cela avec moi, sans troubler le moment dont il sait qu'il ne le supporterait pas, d'être perturbé, le moment. Et il sait qu'un sourire sans bruit en se regardant ne trouble pas le moment dont il profite pareillement. Enfin, il y a ces au revoir jamais douloureux au moment de se dire au revoir le matin, après ces moments magiques, passant de mes épaules à d'autres, puis après un rapide geste de la main, rejoignant les collègues autour de legos et d'autos. Il jette parfois un dernier regard, et me sourit. Je file. Lui vit sa vie. Mais nous avons démarré la journée ensemble, en phase sur un même rythme. C'était essentiel.

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