jeudi 3 mai 2007
Débattons
Ca m'a bien plu ce débat. Animé, virevoltant et surtout, comme un miroir : la supposée incompétente qui montre qu'elle connaît ses dossiers, l'agressif qui joue l'extrême courtoisie, la madone qui se met à mordre, le spécialiste des dossiers qui redevient généraliste et flou, une pièce de théatre où chacun joue le rôle de l'autre, comme pour mieux gommer ses propres défauts ou s'arroger les qualités de l'autre qui font qu'on vote pour lui (ou elle) et espérer ainsi grapiller de ci, de là. Mais le plus étonnant dans ce miroir fût sans doute le sortant qui joue le changement et la rupture, et la challenger qui se retrouve femme à porter le passé. Tout cela est un jeu politique auquel nous sommes habitués, certes, mais celui d'hier soir fût de très haut niveau tant sur le plan de la comédie que des idées et de la pédagogie, il m'a également semblé, et enfin saupoudré de ce cocktail explosif de sincérité et de mauvaise foi mélangées, simultanées ou alternées. L'évènement n'ayant lieu normalement que tous les 7 puis 5 ans, et privé de gateau pour cause de rougeole anti-fasciste lors du précédent épisode, c'était, hier soir, comme une finale de coupe du monde attendue de très longue date en politique française, en ayant loupé les deux finales précédentes (nota : une coupe du monde a lieu tous les 4 ans), quoique, on pourrait élargir encore, tant le duel Jospin-Chirac de 95 avait ressemblé au Brésil-Italie de 1994 : des duels fades pour une époque bien fade. Et, un peu comme on comparerait une finale de coupe d'il y a douze ans, j'ai trouvé que le jeu s'était modernisé, plus tactique, plus musclé, moins d'espaces et de brèches, mais davantage d'exploits techniques et une belle circulation du ballon.
En ce qui concerne ce qu'on appelle les candidats, ou les concurrents comme dit l'un, ou les acteurs ou les joueurs, comme pour paraphraser, il m'est assez vite apparu, en regard cette finale où je ne supportais réellement aucune équipe, la mienne s'étant fait virer en demie, qu'aucun des deux ne m'enthousiasmait, et qu'au final, ce regard de spectateur un peu détaché, avec une préférence pour Madame, comme disait l'autre, plus par rejet ou crainte de l'autre équipe, ce détachement, donc, me permettait de regarder d'un oeil tactique, les oreilles alertes, ce qui se passait sur le terrain devant moi. Un peu comme lors du dernier France-Argentine, où du haut des tribunes, le score ne m'avait pas intéressé, concentré que j'étais sur le positionnement et les mouvements des joueurs selon les différentes phases de jeu.
Et ce regard détaché donc, m'a permis d'analyser en profondeur chaque style. Je suis donc passé par plusieurs phases oscillatoires en pensant que notre prochain président ou présidente serait un cancre, ou finalement, que les deux pourraient très bien faire l'affaire, en regard des douze années passées. Je n'ai pas arrêté mon opinion sur ce sujet. Néanmoins, il me semble que chacun des deux puisse apporter quelquechose, de bonnes idées, et que dans ce que j'ai entendu, il y a, des deux cotés, des idées qui m'horripilent. Alors, dans ce choix forcément imparfait, j'en arrive à la conclusion qui était l'introduction de cette campagne, avant le troisième homme : faire un choix de société ou un choix personnel : Madame présente un projet de société tandis que Monsieur me rendra la vie plus facile, et fera de moi, quelqu'un d'un peu plus privilégié. Le bulletin que je glisserai donc dans l'urne ce dimanche sera donc forcément à mon détriment, dans l'esprit deleuzien de ce qu'est la gauche : etre de gauche, c'est penser que pour résoudre son problème, il faut d'abord résoudre celui de la personne la plus éloignée de soi. A l'échelle de la France, c'est faire un choix de société plus humaine et égalitaire, à coup sûr moins efficace et par endroits, injuste, tout en s'interdisant de régler des problèmes dangereux à long terme, c'est donc faire ce choix au détriment de l'amélioration de mon confort à court terme. Hier soir m'a donc bien plu mais peu apporté : Je n'en pensais pas moins au début de la campagne : est-ce à dire que je n'ai donc rien appris de tout ce que j'ai lu et entendu depuis des semaines, si l'on excepte qu'au final, en choisissant, on renonce, et que la vraie découverte serait qu'être au centre serait ma vraie nature ?
En ce qui concerne ce qu'on appelle les candidats, ou les concurrents comme dit l'un, ou les acteurs ou les joueurs, comme pour paraphraser, il m'est assez vite apparu, en regard cette finale où je ne supportais réellement aucune équipe, la mienne s'étant fait virer en demie, qu'aucun des deux ne m'enthousiasmait, et qu'au final, ce regard de spectateur un peu détaché, avec une préférence pour Madame, comme disait l'autre, plus par rejet ou crainte de l'autre équipe, ce détachement, donc, me permettait de regarder d'un oeil tactique, les oreilles alertes, ce qui se passait sur le terrain devant moi. Un peu comme lors du dernier France-Argentine, où du haut des tribunes, le score ne m'avait pas intéressé, concentré que j'étais sur le positionnement et les mouvements des joueurs selon les différentes phases de jeu.
Et ce regard détaché donc, m'a permis d'analyser en profondeur chaque style. Je suis donc passé par plusieurs phases oscillatoires en pensant que notre prochain président ou présidente serait un cancre, ou finalement, que les deux pourraient très bien faire l'affaire, en regard des douze années passées. Je n'ai pas arrêté mon opinion sur ce sujet. Néanmoins, il me semble que chacun des deux puisse apporter quelquechose, de bonnes idées, et que dans ce que j'ai entendu, il y a, des deux cotés, des idées qui m'horripilent. Alors, dans ce choix forcément imparfait, j'en arrive à la conclusion qui était l'introduction de cette campagne, avant le troisième homme : faire un choix de société ou un choix personnel : Madame présente un projet de société tandis que Monsieur me rendra la vie plus facile, et fera de moi, quelqu'un d'un peu plus privilégié. Le bulletin que je glisserai donc dans l'urne ce dimanche sera donc forcément à mon détriment, dans l'esprit deleuzien de ce qu'est la gauche : etre de gauche, c'est penser que pour résoudre son problème, il faut d'abord résoudre celui de la personne la plus éloignée de soi. A l'échelle de la France, c'est faire un choix de société plus humaine et égalitaire, à coup sûr moins efficace et par endroits, injuste, tout en s'interdisant de régler des problèmes dangereux à long terme, c'est donc faire ce choix au détriment de l'amélioration de mon confort à court terme. Hier soir m'a donc bien plu mais peu apporté : Je n'en pensais pas moins au début de la campagne : est-ce à dire que je n'ai donc rien appris de tout ce que j'ai lu et entendu depuis des semaines, si l'on excepte qu'au final, en choisissant, on renonce, et que la vraie découverte serait qu'être au centre serait ma vraie nature ?
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