mardi 17 avril 2007

Incroyable

Je sors de ma réunion, emprunte l'avenue Latécoère pour rentrer à la maison. Il est 18h11 précises en ce jour de reprise. Dans ma C3, je patiente en attendant que ca débouchonne. Je regarde dans le rétroviseur, et là, stupeur, que vois-je ? je n'en reviens pas, m'applique, observe de nouveau quand je dois admettre l'impossible, l'incroyable. Je prends alors mes doigts, les passe dans mes cheveux pour vérifier, extraire l'intrus de ce qui me semble alors une mauvaise blague. Sans grande excitation mais soucieux de savoir quelle est cette réalité, je m'y reprends à plusieurs fois, parfois, n'arrivant à extraire ce que j'aimerais examiner, d'autres fois, lorsque notre cohorte d'automobilistes stationne sur deux files et offrant ainsi un vis à vis, je ne veux pas être observé en train de réaliser cette subtile mais dangereuse manipulation, ou encore, lorsqu'un espace se crée devant moi et qu'il me faille alors dégager une de mes mains pour réenclencher la première, avancer d'une cinquantaine de mètres pour boucher l'espace créé avant que d'autres ne s'y engouffrent et retardent alors mon arrivée à la maison. Il me faut avancer dans cet embouteillage. J'observe, lorsque des temps morts m'y autorisent mais la visibilité que m'offre ce rétroviseur ne me permet pas de lever le doute. Je n'arrive pas à savoir, je touche ça des deux mains, cherchant la position idoine de mes mains pour ce faire, et lorsque mes mains sont correctement positionnées, réaliser le geste parfait mais je bute à plusieurs reprises sur cette étape. Soudain, c'est la libération, je tiens enfin entre mes mains, à 18h16, ce que je voulais, ce que je tentais d'attraper depuis cinq longues minutes interminables où j'aurais pu m'énerver devant ce geste requérant dextérité et patience, habileté et maîtrise de son souffle, mais où je sus toujours garder mon sang-froid pour extirper ce que j'apercevais, sans pouvoir mettre un nom dessus. Tenant enfin l'objet incriminé entre mes doigts, ce qui en soit n'était pas nouveau, mais en ayant cette fois-ci la capacité de mettre simultanément mes mains devant mes yeux et en ne les observant donc plus à travers le reflet du rétroviseur, j'étais enfin en mesure de l'examiner d'un peu plus près. Il me fallait regarder à plusieurs reprises sans perdre cet objet, m'assurer que la lumière ne trahissait pas, selon son angle d'attaque, ma perception de sa couleur, élément discrimant me permettant de m'assurer de façon définitive de ce dont il s'agissait. Au bout d'un examen précis et attentif, et manquant à plusieurs reprises de jouer aux auto-tamponneuses en réalisant celui-ci, j'arrivais à une conclusion aussi limpide qu'irréfutable. L'incroyable est donc permis, et mesure près de 5 centimètres de long. A un peu plus de 36 ans, je viens de découvrir mon premier cheveu blanc. Qu'il arrive aujourd'hui plutôt qu'hier ou demain est un hasard de la vie. Par contre, je n'aurais jamais imaginé le découvrir en pareille situation.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai que c'est une drôle de situation pour découvrir ton entrée dans l'âge mur (lol).
@+
Didier